Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ce blague est une blog
16 avril 2008

Un petit coin de Jamaïque

Lundi 14 avril, c'est festivo au CR ! Ça fait donc un we de 3 jours :vamos a la playa !
La notion de jour férié est très floue ici. Du coup c'est toujours très difficile de savoir si oui ou non on est en congé. Après vérification, le 14 est bien férié, mais dans les faits, tout le monde travaille, les étudiants ont cours...

Enfin bref, on va enfin voir les plages du CR.

Steve, le succès dans la peau

Destination Porto Viejo, l'occasion de rendre visite à Steve un ami gringo qui est parti "travailler" là bas depuis peu. Steve est le prototype parfait du futur président américain. New Yorkais fraichement diplômé de Yale en histoire, il a décroché une bourse pour aller faire du volontariat où il veut.

Manzanillo_060

sourire bright !!

Du coup voilà steve parti pour voyager jusqu'à épuisement de sa bourse. Ainsi il peut repérer les états où il organisera des coups d'états plus tard et les derniers coins de forêt vierge où il décrochera l'autorisation des locaux à grands coups de soudoiement et de pressions pour que Monsanto puisse venir implanter quelques hectares de plus de soja roundup-ready.
Mais à part ça c'est une très bonne personne et on l'aime bien.

T'as pas des feuilles s'teuplait

Les rues de Porto Viejo sont constamment baignées d'un reggae lancinant qui crée une atmosphère surnaturelle.  Les immigrants jamaïcains ont débarqués sur la côte caraïbe en l'an de grâce je ne sais combien. Comme les gens étaient racistes ici aussi à l'époque, les noirs n'avaient pas le droit de dépasser la ville de Limon qui marque l'entrée vers la vallée centrale. Du coup ils restaient sur la côte pour travailler dans les plantations de banane. De cet âge reculé Porto Viejo a hérité cette propension pour le reggae et la marijuana et sa population de rastamans aux dreads locks miteuses...

Ce petit paradis a donc rapidement éveillé l'intérêt des touristes que l'on retrouve en masse. Faciles à reconnaître, ils sont blanc comme des culs le premier jour, et rouges à partir du deuxième. Mais quelques barrières restent heureusement en travers de la route du rouleau compresseur touristique.
D'abord la route pour accéder : elle à été goudronnée une fois pour le tour du CR (épreuve cycliste) et selon les dires des locaux, le premiers nids de poules sont apparus deux mois plus tard. Aujourd'hui il ne reste quasiment rien des 3 millimètres de bitume du tour et le voyage est bien chaotique.
La deuxième barrière naturelle qui sera plus dure à vaincre c'est les habitants de Porto Viejo : les serveurs au resto marchent le plus lentement du monde, ton plat dans une main, le portable dans l'autre collé à l'oreille. Du coup pour deux plats, ils faut deux allers-retours...logique !
La lenteur est omniprésente, et le touriste est toujours le dernier sur la liste des priorités des gens. Du coup c'est un peu horripilant, mais charmant à la fois : on ferait pareille si on habitait là.

Et en effet, les étrangers qui habitent là sont pareil...

Prenons pour mauvais exemple Éric, gérant de l'hôtel los suenos où nous avons atterri. Eric est suisse (du coup c'est plus dur de savoir si il à acquis sa lenteur ici ou s'il l'a amené avec lui) et ça fait dix ans maintenant qu'il vit ici avec sa femme (suisse aussi, et lente aussi). Ils disent être un peu otage de leur travail et que les gens ici ne savent pas valoriser leur région.  Leur hôtel compte quatre petites chambres et deux salles de bains communes...

Après une nuit difficile (le reggae c'est aussi la nuit), voici une journée magnifique qui s'annonce, ciel bleu et UV pour tout le monde !
Nous voici donc partis en vélo pour rejoindre Steve et filer à playa Manzanillo, heureux de quitter Porto Viejo où la baignade entre récifs et ordures perd beaucoup de son charme.
Longeant la côte, les plages sont toutes plus belles que les autres
Manzanillo_011 Manzanillo_023 Manzanillo_024

Victime de la contrefaçon !

j'étais très fier de mon maillot de bain. Je l'avais acheté à San José dans un magasin bien achalandé, en tout cas assez pour me faire croire qu'il s'agissait d'une succursale Tommy Hilifiger. Fraîchement arrivé je ne convertis pas encore très bien les colons et je suis persuadé que la vie au CR est moins chère. Du coup j'achète sans hésiter un magnifique short d'un blanc éclatant avec des fleurs et tout...Tommy hilfiger en plus, pas de la merde.
Ah que d'innocence à l'époque...
Comment ça se fait que tout le monde porte des vêtements de marques, même les vendeurs à la sauvette qui ne doivent pas rouler sur l'or ? 
L'atterrissage sera rude, à la première baignade je dois me rendre à l'évidence: le tissu (blanc je le rappelle, mais où avais-je la tête ?) est tellement fin que je me retrouve nudiste malgré moi. Cami est morte de rire sur la plage et moi coincé dans l'eau en attendant la nuit...

Enfin faisons contre mauvaise fortune bon cœur comme disait l'autre, le lendemain je rajoute une épaisseur et c'est parti!

Playa Manzanillo est très pittoresque comme annoncé dans le guide, mais y a pas de vagues, et les ticos viennent faire leur barbecue familial du WE, ambiance saucisses bière et sono dans la voiture.   

On a préféré de loin Punta Uva, autre plage plus large, moins peuplée et avec des vagues. Au final on a joué comme des gamins dans les vagues pendant plus de deux heures, jusqu'à ce moment problématique où la température de l'air passe sous la température de l'eau, exquis, malheureusement il faut bien sortir à un moment...

Manzanillo_038 Manzanillo_029 Manzanillo_044

Iodés jusqu'à la moelle on peut repartir heureux d'avoir eut une journée de grand beau temps (elles se font de plus en plus rare en ce début de saison des pluies). Adios la plage, et à bientôt j'espère !

Manzanillo_053

Réflexion du jour :

La vie d'Éric ressemble au rêve de beaucoup de citadins européens gavés de leur vie faite de buildings, de routine de gasoil et de stress. Monter un hôtel sur les plages de la mer des caraïbes et vivre pépère de la rente qu'il procure. 48 autres expatriés de diverses parties du monde habitent ainsi Porto Viejo.

Cependant leur vie ne nous a pas donné envie...

L'intégration n'est pas toujours facile, surtout dans un endroit comme Porto Viejo où la population a des mœurs très marqués et porteurs d'histoire. Éric et sa femme ne partagent pas vraiment le mode vie local et vivent un peu repliés, la majeure partie du temps dans leur endroit.

La vie dans les spots touristiques est au moins aussi chère qu'en France. Pour se maintenir, ils restent ouverts toute l'année (comme les ticos qui n'ont quasiment aucunes vacances) se qui les coincent au village.
Au final ils donnent un peu l'impression d'être sur la touche. "En s'expatriant on ne fait que transporter nos problèmes" disait Éric.

L'herbe nous paraît toujours plus verte ailleurs...mais l'est-elle vraiment ??

Publicité
Publicité
Commentaires
B
Hé, il ressemble pas à mort à Phillipe le gringo-futur-bush? (Phillipe qui fait peur à Mouille ou Denys je sais plus, l'Alsacien de l'INA quoi)<br /> Bon ben voilà, c'était ma remarque philosophique du jour, on fait c'qu'on peut... (Ton René me rappelle tout de même ses expatriés de la coopération française au Cameroun...)<br /> Besos
Ce blague est une blog
Publicité
Publicité