Au programme...
10 jours de voyage avec Sheila, Mexicaine de la région de Tabasco (qui n'est donc pas qu'une sauce) qui ayant finit son travail ici se prend quelques jours de vacances.
Sheila dans toute sa grandeur (ou pas...en bonne mexicaine elle ne passe pas le mètre 60)
Notre but c'est de connaître la côte pacifique du CR et le Panama. L'itinéraire prévu et finalement respecté ressemble à ça :
Autant vous dire qu'on a bouffé des Km, et en bons étudiants fauchés on a bien sûr emprunté nos amis les bus, ou comment "voyager" discount !
Moctezuma : marche ou crève
L'aventure commence dans un bus évidement (je vais faire exprès d'écrire beaucoup le mot bus pour vous faire partager notre plaisir), le charmant petit bus du CATIE, gratuit, ou il y a toujours trop de place. De là on prend d'autres bus moins sympa qui vont vers d'autres gares routières où on a le choix entre mille autres bus qui eux même croisent d'autres bus sur la route pour le prochain terminal de bus, busbusbsubsubsusbubsusbusbsubsusb...
Première nouvelle, les prix des trajets ont récemment augmenté au niveau national. Comme si le CR n'était pas déjà assez cher...Enfin on va pas y aller à pieds...
Puntarenas, première étape car il nous faut prendre le ferry. L'ancien premier port du CR nous amènera un nouveau compagnon de route, j'ai nommé Martin, petit allemand de 19 ans seulement qui étourdit par le voyage embarque mon sac en croyant prendre le sien. Martin ne parle presque rien d'espagnol, voyage seul et ne sait pas trop où il va, mais c'est grosso modo notre direction. La fibre parentale qui dort en nous (surtout Sheilo avec 28 ans au compteur) sursaute et on le prend sous notre aile, et puis, plus on est de fous...
La fine équipe
Nous voilà donc partis pour en face à bord du tambor II ! En face c'est la péninsule de Nicoya. Le ferry nous offre l'occasion d'assister à un spectacle grandiose une fois de plus offert par mère nature. Vous avez de la chance, les photos rendent pas mal.
Nous dormirons à Moctezuma, mini bled côtier où la moitié de la population est un espèce de flot permanent de touristes qui viennent et s'en vont. Nous revoilà sur les côtes, tout est plus cher. Nous avons repéré le parc national de Cabo Blanco qui se situe exactement à l'extrémité de la péninsule. 9 km de piste nous séparent de l'entrée du parc et comme l'idée c'est de marcher encore dans le parc, on fais appel aux transport locaux. Une négociation peu fructueuse nous embarque dans une voiture (40$ pour l'AR, puis immédiatement 36, genre ma connerie est vraiment trop grosse ça va se voir, ok, et vas y que je t'offre un ananas en prime, j'ai gagné ma journée tu sais!), c'est parti !
A l'entrée du parc, un "garde" affable nous accueille: c'est 10$ (2,5$ dans le lonely planet, cherchez l'erreur). Même pas un dépliant gratuit avec une carte, rien...Y a des fois comme ça où on a l'impression que quelqu'un a marqué PIGEON au marqueur rouge sur notre front pendant la nuit...
On se lance donc pleins d'entrain dans le chemin le plus long. Ben oui à coté y a des vieux tous blancs en short qui suent leurs graissent, ils faut bien leurs montrer qu'on est jeunes. Il nous faudra peu de temps pour réaliser qu'ici, les 10$ sentent fort la bière pour les gardes... Le chemin est pourri, ça monte et ça descend sur des kilomètres, les rares panneaux d'information sur la faune et la flore ne comportent même pas les noms scientifiques des espèces... On a déjà vu mieux au CR. Notre chemin croisera quand même celui de quelques singes cappucinos, de papillons, serpents et termitières. Mais la vrai récompense est au bout du chemin désastreux. Après deux heures de marche dans une chaleur ardente (climat tropical sec) on y arrive...
La plage est quasi déserte, et pour cause... L'eau est chaude, le soleil est au rendez-vous, et la faune continue son spectacle.
Enfin pour dire toute la vérité, il faut avouer qu'à cause de la présence d'un ancien récif corallien, on dispose d'à peu près 30 cm d'eau pour se baigner. Puis, une demi heure après notre arrivée, une anglaise nous appelle pour nous montrer quelque chose dans l'eau. C'est gros, c'est gris, avec une queue en pointe ornée d'une petite tâche noire...mais oui ce sont des requins. Après confirmation auprès des gardes forestiers, il s'agit de requins chats. Ils sont normalement inoffensifs, mais je vous avouerais que ça coupe l'envie de nager. Voilà donc après toute cette marche on peut juste toucher avec les yeux...dur.
Palme des branleurs attribuées aux gardes forestiers donc, qui ne préviennent pas les gens qu'ils peut y avoir des requins dans la flotte, qui ne vérifient pas non plus que les visiteurs ont emmené suffisamment d'eau (on a bu facilement 2l chacun et on les a sué direct) et qu'ils sont bien chaussés (nombre de gens se trimbalent en tongues sur ces chemins chaotiques), orientent vaguement les gens depuis la caisse à l'entrée...
Le lendemain on se décide pour les cascades de Moctezuma. A 20min à pied du village se trouvent trois magnifiques cascades qui s'enchainent. L'eau y est douce et claire, et les vases naturels formés par les chutes d'eau sont de parfaites fausses à plongeon. Une petit panneau branlant indique le début du sentier, il faudra ensuite suivre les flèches rouges peintes sur les rochers. Mais voilà, encore une fois on se demande si celui qui à tracé les flèches n'est pas le voisin qui, gavé par les touristes, ne souhaite que leur mort. Pour arriver au petit paradis, il faut escalader une paroi que ne dois pas dépasser le 3C, mais qui est quand même presque verticale (une chute serait violente sinon fatale) et descendre ensuite par un sentier déversant de terre sèche surplombant 15 mètres de vide. Une corde a quand même été installée pour faciliter le passage...
Là encore la majorité des gens se ramènent en tongues, et chaque année des gens se tuent en sautant dans la cascade ou sur le chemin...Mais en tout cas c'est un bel endroit : du haut en bas
le chemin d'accès...
Sains et sauf nous revoilà dans un bus pour Paquira d'où le ferry nous fera traverser pour prendre un autre bus jusqu'à Quepos, prochaine étape du voyage.
5h de BUS plus tard donc...
Manuel Antonio : la fabrique de cartes postales
On ne vient pas à Quepos pour Quepos, mais plutôt pour le parc de Manuel Antonio qui se trouve à 7 km de la ville. Encore un parc naturel me direz-vous...
Oui mais à Manuel Antonio c'est vraiment la pura vida dont on nous parle depuis le début.
On poussera le plaisir jusqu'au bout en restant dans le parc après la fermeture, et une fois que les foules sont parties, c'est vraiment le pied !
Manuel Antonio est aussi une temple du surf au CR. Martin restera donc un jour de plus pour taquiner la vague. De notre coté, le planning est serré et Sheila ne s'émeut pas devant un joli tube, on repart donc demain en bus, yahoooo !
Départ 6h pour dans l'ordre : 3h jusqu'à Dominical sur une piste diablement poussiéreuse qui file tout droit (c'est déjà ça) à travers les interminables plantations de palmiers.
C'est le moment d'exercer son œil d'agronome et voir comment se conduit une parcelle de Palme... c'est à dire au bulldozer ! Eh oui, l'huile magique qu'on retrouve dans tout les LU est le fruit d'une culture pas très fine. On passe le bull pour faire les canaux de drainage, puis on plante, puis une fois les arbres épuisés, on crame la parcelle puis un petit coup de bull pour arracher les souches, et c'est repartit pour un tour.
On retrouve le goudron à Dominical, quelle bénédiction ! S'en suivront 1h30 de blus jusqu'à San Isidoro del general, un casado plutôt pas mal mais dommage les kilomètres donnent plus la gerbe que la dalle, 5h de blus dans une super bus grand confort mais dommage y a plus de place assise car il vient de San José jusqu'à la frontière, i.e. le charmant petit poste frontière de Paso Canoa où les gens du bus nous ont conseillé de courir sur les 300 mètres qui séparent l'arrêt du bus de la frontière.
Honnêtement après 8, ou 10, 15, je ne sais blus, heures de bus, on n'a pas du tout envie de courir et de toute façon nos jambes enquilosées ne seraient pas d'accord. Donc on est plus prêt à en découdre avec le boulet qui viendrait nous importuner pour lui vomir dessus notre ras le bol du bus... Heureusement rien de tout ça ne se passe et c'est en marchant tranquillement pour profiter des quelques mètres seulement qu'on a le droit de faire en marchant aujourd'hui qu'on se pointe à la frontière. Le dernier bus pour Panama est là sur le point de partir, à peine le temps d'un pipi et nous voici embarqués pour 8 autres heures de blus... La nature si bien faite sait même comment s'adapter aux abérations humaines, et mon corps se noie peu à peu dans un coma léthargique.
Panama...enfin !
Arrivée 4h30 à la gare routière de La ciudad Panama. On ne le sait pas encore mais il y a une heure de décalage entre le CR et Panama. Ce n'est que 12h plus tard environ qu'en bloquant sur l'horloge de la Hunday ronronnante du taxi qui nous ramène du canal que je me rend compte que ma montre et cette dernière ne concordent pas. Le chauffeur nous remettra donc à l'heure en nous comptant tout fier l'histoire du pont le plus long du monde qui se trouve au panama...
Eh oui quand on traverse la frontière du CR vers le Panama du coté caraïbe, on prend un pont. En effet dans ce sens, la traversée du pont prend une heure, wouhahahahahahha... C'est vraiment la meilleure blague du monde. Pas de chance le taximan qui n'avait pas l'air très vif nous la raconte à l'envers...Du coup c'est pas drôle du temps et ça sème le trouble dans nos esprits embrumés.
Bref nous voilà donc dans la gare routière, il est beaucoup trop tôt pour tenter quoi que ce soit. On décide donc d'attendre 7h pour voir si quelque chose bouge. Entre temps, que faire ? Dormir sur le banc comme un manouche bien sûr !
Maman les p'tits bateaux qui vont sur l'eau ont ils des jambes ?
Journée exceptionnellement productive car même si on en chie de pas avoir dormis, le hasard nous mène tout droit au Canal. Je dois avouer que c'était mon objectif principal pour ce voyage. Une attirance pour ce genre de lieu chargés d'histoire, d'enjeux et d'exploits je présume. Et je n'ai pas été déçu !
Petit dessin animé du passage du Westerdam, bateau de croisière pour vieux riches par l'ecluse du Miraflores. La chance est avec nous, il fait beau, et le gabarit du Westerdam approche la taille "Panamax" à savoir le maximum qui passe... Impressionnant.
50cm séparent les flancs du paquebot du quai... Le bateau progresse lentement utilisant ses propres moteurs. Il est amarré à de petites locomotives (huit ici) qui le guident au passage de chaque écluses. Eh oui, le canal culmine à 26m de hauteur. Il faut donc monter tout ce petit monde jusqu'au "col" du continent américain puis redescendre. Tout ce manège a besoin d'eau pour fonctionner, 200 millions de m3 pour le passage du Westerdam. Elle vient de lacs situés à mi parcours.
Les 5$ consentis à l'entrée du mirador nous vaudront un commentaire assez intéressant sur l'organisation du canal, les modalités de passage, les tarifs...
Pour passer par le canal, il faut réserver à peu près un an à l'avance. Les tarifs varient bien sûr avec la taille du navire et la marchandise. Le Westerdam par exemple a payé 200 000 $US son passage. Le canal fonctionne 24h/24, et quasiment à pleine capacité. Les petits bateaux passent la nuit, moins risqué, les gros le jour. Le matin on va du Pacifique vers l'Atlantique, et l'aprem l'inverse.
les bus de Panama : la tuning attitude !
le réseau de bus urbains de la ville de Panama est constitué exclusivement de vieux school buses Blue Bird. Mais ils sont méconnaissables, la faute à la compétition sévère que se livrent les chauffeurs : à celui qui aura le bus le plus kitch !
Pour une fois les bus sont distrayant ...
Après une journée lamentablement perdue dans la zone libre de Colon, vamos a Casco Viejo, le vieux Panama colonial. C'est d'autant plus mignon qu'on ne voit que des toits en taule couvrant des maisons sans étages barricadées derrières des grilles depuis des mois...
Avant de partir il nous restait à monter sur la colline de la ville dont on voit tout! Le hasard nous embarque dans le meilleur taxi que j'ai pris jusqu'ici. Nous le nommerons Roger car j'ai oublié son nom qui de toute façon était bien trop compliqué.
Nous montons dons dans la voiture de Roger. "En haut de cette colline svp !" Le pauvre n'a pas une foutue idée de comment arriver là haut. Mais il ne nous refuse pas et commence à chercher avec nous un moyen d'y arriver. La discussion s'engage et nous montons peu à peu.
Nous arrivont au mirador. En général, n'importe quel taxi nous aurait attendu dans la bagnole et nous aurait fais payer le temps d'attente. Roger lui sort spontanément de la voiture pour venir voir avec nous. Il nous dit émerveillé qu'il n'est pas venu la depuis ses 6 ans. D'ici on voit tout
Roger ressemble un peu à un indien (d'Inde), il est très calme, sourit en permanence et parle volontiers de sa vie.
Roger nous amène ensuite à l'hôtel chercher nos affaires puis nous ramène au terminal de bus. Au terminal vient le moment de nous séparer et donc de payer. Roger refuse de nous donner un prix et nous demande de donner ce qu'on veut...paye ton taxi...
C'est presque les larmes aux yeux qu'on se quittent après cet après midi vraiment agréable en sa compagnie.
Il reste pile deux heures avant le départ de notre bétaillère de nuit, l'idée vient comme naturellement, allons voir un film au cinoche, ça fait si longtemps ! Jumper, rien d'exceptionnel mais le cinoche c'est toujours agréable.
C'est partit, 9h de blus pour rejoindre le petit paradis du Panama, Bocas del Toro. La palme du bus le plus désagréable revient à ce trajet, sans hésitation.
D'abord on écope des deux places du fond à coté des chiottes, oouuuuaaiiiiiiii !
Ensuite commence un genre de show du chauffeur et de son accompagnant pour nous montrer qu'on a vraiment bien fait de choisir leur compagnie :
ON A LA CLIM ! en effet tout le monde a vidé sa valise pour se couvrir de tout ce qu'ils ont trouvé, serviette de bain, pantalons...
ON A DES FILMS ! , c'est à dire l'intégrale des films de Steven Seagal, idéal pour dormir...
ON VA VITE !, même quand c'est bouché sur des kilomètres à la sortie de Panama, le chauffeur se paye des accélérations - freinages à faire vomir le même le premier rang
On VA TRES VITE ! une fois sur les routes de montagnes sinueuses et dégradées, le bus se transforme vite en véritable shaker à touristes, jusqu'où va-t'on tenir, c'est un concours ?
Arrivée à Bocas, il est six heure du mat, une fois de blus on arrive trop tôt pour la vie local, il va falloir attendre, il pleut.
Après une errance qui nous mène à 12H, voici Steeve (vous vous souvenez, le futur préz de gringoland) qui arrive toujours avec son sourire bright, une bouteille de Flor de Cana et une furieuse envie de boire... Il pleut toujours, le ciel est gris et notre tension frôle le zéro... L'après midi et la bouteille de Flor de Cana s'écoulent donc doucement autour d'une table au rythme des discussions plus ou moins intéressantes que l'on partage avec tous les voyageurs trop cool qui viennent s'assoir avec nous.
Une journée dans le brouillard...
Le lendemain le beau temps est de retour, quelle chance ! Comme Bocas un un genre d'archipel composé d'une nébuleuse de micro îles, il faut prendre la lancha (barque) pour se déplacer. Comme Manuel Antonio, c'est beau...
L'aileron c'est un dauphin, ils sautent aussi mais trop rapidement...
Voilà je vais arrêté là cet article déjà bien trop long, j'aurais pu vous conter encore le retour à Turri et les 10 heures de blus correspondantes, mais je voudrais pas vous dégouté du blus, après tout c'est ce qu'on a trouvé de moins cher et de plus écolo jusqu'ici pour se déplacer...
Busement vôtre